20 décembre 2023
Inondation dans le sud de la France en zone urbanisée
Thierry Degen - Terra
Un séminaire sur l’adaptation des villes aux risques inondations a été organisé le 24 octobre 2023 à Dax par le Cerema, la Direction Générale de la Prévention des Risques et le PUCA, dans la continuité du concours d’idée AMITER sur l’aménagement résilient en zone inondable. Les échanges ont été l’occasion de partager des retours d’expérience de collectivités et d’aborder les leviers l’aménagement résilient en zone inondable.

Dans un contexte d’évolution du climat, de nombreux territoires sont concernés par le risque d’inondation. L’enjeu est intégrer ce risque dans les politiques publiques, et de mettre en œuvre des stratégies d’aménagement permettant l’adaptation et la résilience du territoire.

 

Une nouvelle approche de l’aménagement en zone inondable

Un concours d'idée en urbanisme sur le thème de l'adaptation des villes aux risques naturels, en particulier aux risques d'inondation et de submersion, a été organisé par le Cerema, la DGPR et le PUCA. L’objectif était de mettre en avant des projets exemplaires et d’en capitaliser les enseignements. A la suite de cette démarche, les collectivités lauréates sont accompagnées financièrement et techniquement via une animation nationale et un appui local spécifique (assistance à maîtrise d’ouvrage du Cerema, cofinancement d’un poste de chargé de mission et d’études).

Les partenaires souhaitent aujourd’hui élargir la démarche au-delà des collectivités lauréates : le séminaire du 24 octobre à Dax a permis de partager les retours d’expériences sur les conditions d’adaptation aux risques inondation et submersion.

Le Cerema a co-organisé le séminaire, et ses spécialistes sont intervenus en table ronde à deux voix avec Grenoble Alpes Métropole (un guide sur les conditions d’aménagement en zone inondable constructible a été produit conjointement – voir ci-dessous), ont animé des ateliers et produit une note de capitalisation qui a été remise aux participants du séminaire.

Les échanges des tables rondes, qui portaient sur les moyens pour concilier la réduction de la vulnérabilité, la qualité d’usage et l’attractivité urbaine et à laquelle ont participé des acteurs de l’architecture et de l’urbanisme ainsi que des acteurs de la gestion des risques, ont permis de faire émerger plusieurs observations et enseignements. 

  • La connaissance du risque et de ses impacts au niveau local, qui passe par un diagnostic de la situation avec une approche prospective, est un préalable indispensable à l’action. 
  • Les démarches novatrices d’aménagement en zone inondable visent davantage à composer avec la présence de l’eau qu’à l’empêcher. Cela, en misant sur le déploiement de solutions fondées sur la nature, ce qui a aussi un intérêt sur le plan paysager.
  • L’action à différentes échelles permet de mettre en œuvre différentes solutions d’aménagement, par exemple densifier hors des zones inondables et renaturer les espaces impactés.
  • Les acteurs ont souligné un enjeu dans la sensibilisation du public et le développement d’une culture du risque au niveau local.

 

Quels leviers pour intégrer le risque inondation dans l’aménagement ?

Des ateliers participatifs ont eu lieu l’après-midi, pour favoriser le partage des points de vue et des expériences autour des solutions pour concilier opérationnalité, qualité d’usage, transition écologique et réduction de la vulnérabilité, notamment lors des opérations de renouvellement urbain.

Plusieurs questions ont été posées aux participants, répartis en deux groupes, l’un sur la densification et la réduction de la vulnérabilité, l’autre sur le renouvellement urbain et la réduction de la vulnérabilité. L’objectif était d’identifier les leviers d’action et les outils pour réduire la vulnérabilité du territoire par l’aménagement.

 

Quatre grands axes d’action ont été identifiés par les deux ateliers :

  • Améliorer le partage de la connaissance liée aux risques et à la réduction de la vulnérabilité auprès des différents acteurs du territoire, y compris la population.
  • Evaluer l’impact des mesures de réduction des vulnérabilités, en se basant sur des indicateurs pertinents allant au-delà des terrains et populations impactés, qui prennent en compte le fonctionnement du territoire en cas de crise et les conditions de retour à la normale.
  • Optimiser le bilan financier des opérations en renouvellement urbain afin de privilégier les solutions qui apportent des bénéfices multiples et peuvent bénéficier de financements différents. L’évaluation du coût de l’inaction peut mettre en perspective les dépenses publiques réalisées pour réduire la vulnérabilité.
  • Fluidifier les opérations de renouvellement urbain, notamment en facilitant l’évolution des PPRI.

Ressources

Retrouvez la synthèse des échanges de la journée et des ateliers participatifs de l'après-midi, illustrée par les cartes et les plans présentés par les intervenants.