2 août 2023
Vue d'une prairie en ville avec des fleurs
Cerema
Les 13èmes Assises Nationales de la Biodiversité se sont déroulées à Marseille du 5 au 7 juillet 2023 organisées par IdealCO et les EcoMaires, en partenariat avec le département des Bouches-du-Rhône, la métropole Aix-Marseille-Provence et la Région Sud. Cette édition a réuni 1400 personnes en présentiel et en distancielle sur deux journées. Le Cerema y a réalisé plusieurs interventions : un atelier sur les sols urbains faisant appel aux sciences participatives, une intervention sur le concept de trame turquoise, et un atelier sur le projet de réalisation d'une cartographie de la luminance du territoire.

Le Cerema était présent aux Assises nationales de la biodiversité à Marseille du 5 au 7 juillet 2023, à travers plusieurs ateliers et interventions:

  • Un atelier de sciences participatives sur les sols urbains
  • Une présentation du concept de trame turquoise
  • Un atelier sur la pollution lumineuse et le projet de cartographie de la luminance
  • Un atelier sur l'aménagement des cours d'école

 

Les sciences participatives pour mieux comprendre les sols urbains

groupe lors de l'atelier25 % de la biodiversité terrestre connue vit dans les sols et plus de la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines. Pour lutter contre l’érosion de la biodiversité, il est nécessaire de mieux connaître et prendre en compte les écosystèmes anthropisés dans l’aménagement durable des espaces. L'objet de cet atelier était d'utiliser les sciences participatives pour favoriser une meilleure compréhension de la biodiversité présente dans les sols urbaines et de leur fonctionnement. L'objectif des sciences participatives est de faire participer des personnes n’appartenant pas à la sphère académique et/ou professionnelle à des fins d’apprentissage et de développement de la connaissance scientifique et technique.

Huit spécialistes du Cerema (Christelle Néaud, Delphine Salmon, Mathilde Basuyau, Clémentine Duvigneau, Sara Lerey, Damien Carat, Manon Martin et Joël Amossé) dont sept du Groupe Nature en Ville du Cerema Ile-de-France ainsi que la coordinatrice du projet COLLECTIFS, Caroline Brefort rattachée à l’Université Claude Bernard de Lyon 1, ont organisé et animé avec succès cet atelier d’une heure et demie a été réalisé à la suite d'un projet participatif mené sur le site des Murs à Pêches à Montreuil dans le cadre du projet de recherche intitulé "Biodiversité fonctionnelle en lien avec les successions d’usages des sols urbains", soutenu financièrement par l’Office Français de la Biodiversité et mené en partenariat avec l’Université de Lorraine. Ce projet vise à mieux connaître la diversité des espèces vivantes dans les sols urbains, les fonctions de cette diversité d’organismes, en lien avec les services qu’elle rend à l’homme en ville, en réponse aux successions d’usages des sols urbains. 

L’évènement a mobilisé différentes compétences en passant par la biologie et l’écologie des organismes, les sciences des sols ainsi que des compétences d’animation et de sensibilisation du public. 

Un total de 18 participants a assisté à l’évènement qui s’est déroulé en trois temps : 

 

1. Le concept

Une présentation portant sur la définition, les origines et les objectifs des sciences participatives suivie d’un exemple de projet de sciences participatives autour de la faune du sol mobilisant les acteurs locaux (jardiniers, habitants et bénévoles d’associations) des Murs à Pêches à Montreuil en 2022. Les objectifs de cette démarche, les différentes étapes (i.e. réalisation d’enquêtes, formulation des questionnements, choix des protocoles et réalisation d’ateliers participatifs sur le terrain et en salle) ainsi que les résultats ont été présentés aux participants.

 

2. L'atelier participatif

discussion en groupe La réalisation d’un atelier participatif composé de 3 groupes symbolisés, chacun, par un organisme vivant dans le sol : le cloporte (détritivore), l’araignée (prédateur) et le ver de terre (ingénieur du sol). Cet atelier a été l’occasion pour les participants de découvrir et  de se familiariser avec

  • la biologie de leur organisme (classe de taille, anatomie, cycle de vie, alimentation, habitat, modes de déplacement et rôle fonctionnel),
  • les protocoles de prélèvements (ex : tri d’un bloc de sol), d’identification (i.e. clés de détermination) et d’évaluation des fonctions écologiques (ex : décomposition de la matière organique avec des sachets de litière),
  • les mesures de gestion à favoriser (ex: paillage) et celles à limiter ou à proscrire (ex: usage de produits phytosanitaires) pour le bon développement de leur organisme.

Ainsi, les participants ont pu, par exemple, dresser la carte d’identité d’un ver de terre appartenant à la classe de la macrofaune (diamètre supérieure à 2 millimètres), issu de la famille des Lumbricidés (liée à son corps mou, sans patte et annelé), avec une période d’activité et de reproduction au printemps et à l’automne, et un rôle significatif joué sur la création de la porosité du sol, l’infiltration de l’eau ou encore la décomposition de la matière organique. Ils ont aussi pu identifier des pratiques favorables à son développement tels que comme la restitution de résidus de fauche ou non favorables comme le labour intensif.

 

3. Le projet COLLECTIFS

La présentation du projet de recherche COLLECTIFS mené par l’Université de Lyon, visant, à travers les sciences participatives, à mieux connaitre et à suivre la biodiversité urbaine (flore, faune du sol, pollinisateurs, oiseaux, chauves-souris, papillons) dans les copropriétés et les logements sociaux. La finalité de ce projet est d’améliorer la conception et la gestion des espaces "au pied des immeubles" en faveur de la biodiversité et pour un meilleur cadre de vie des habitants. 

Le Cerema continue à développer les démarches de sciences participatives notamment avec la Métropole du Grand Paris autour des sols urbains.

La trame turquoise : comment la restaurer, notamment par le Marathon de la biodiversité ?

intervention lors de l'atelierA l'intention des collectivités, de structures gémapiennes et de toutes autres structures souhaitant développer une stratégie de restauration de la biodiversité humide sur son territoire, cet atelier a balayé les aides proposées par l'Agence de l'eau sur cette thématique, avec un focus plus détaillé sur l'Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, puis une présentation du document d'aide à la définition d'une stratégie de restauration de la trame turquoise rédigé par le Cerema et l'AERMC a permis d'insister sur les points clés pour réussir un tel projet de territoire, et pour terminer, un exemple de mise en œuvre d'un marathon de la biodiversité a été développé par Provence Alpes Agglomération.

Le concept de trame turquoise développé par l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, représente l’espace nécessaire à la bonne expression de la biodiversité aquatique et humide et peut être vue comme l’espace géographique qui permet de relier la terre à l’eau. 

 

Marie-Ange Bournazel, responsable d'études Préservation de la Biodiversité et Infrastructures au Cerema a pu, au travers de la présentation du guide, mettre en avant ses retours d'expérience sur la définition de la trame turquoise et la mise en œuvre de projets visant à sa restauration, notamment celui porté en partenariat avec le Conseil départemental de Vaucluse depuis 2019.

 

Réflexion sur une carte de radiance nocturne

carte de luminance de la métropole aix marseilleSamuel Busson, responsable d'étude biodiversité et foncier au Cerema Méditerranée, a contribué à un atelier sur la pollution lumineuse, au cour duquel il a présenté la réflexion menée avec les spécialistes du Pôle Satellite du Cerema Aurélien Mure et Emma Bousquet sur l'élaboration d'une carte quasi France entière de la radiance nocturne (c'est-à-dire la lumière perçue la nuit depuis un satellite en regardant vers le sol), basée sur le satellite chinois LUOJIA.

Les travaux menés sur le périmètre de la métropole Aix-Marseille-Provence basés sur cette image satellite ont été synthétisés : l'image satellite a permis d'identifier les secteurs naturels du territoire selon leur niveau d'affectation par la pollution lumineuse, puis d'aller les caractériser sur le terrain, de jour et de nuit, au moyen de photographies et de mesures des grandeurs d'éclairage, afin d'émettre des recommandations pour maintenir voire restaurer un bon fonctionnement nocturne de ces territoires, et des ecosystèmes qu'ils accueillent

La présentation :

Retrouvez aussi l'atelier sur le réaménagement des cours d'écoles :