16 juin 2023
Paysage du Vercors
CR - Cerema
Le Cerema a contribué à définir une méthode permettant d'évaluer le potentiel de restauration écologique d'un site, élaborée dans le cadre du projet d’inventaire national des sites à potentiel de gain écologique (POGEIS).

Cette méthode, élaborée dans le cadre du projet d’inventaire national des sites à potentiel de gain écologique (POGEIS), a pour objectif de fournir un premier niveau d’évaluation du potentiel de restauration écologique d’un site terrestre à partir d’un périmètre connu.

 

Un cadre technique et méthodologique national pour apprécier le potentiel de gain écologique d’un site terrestre

La méthode interroge pour cela un panel de données issues des bases d’informations géographiques nationales pour en construire des variables quantitatives permettant d’apprécier le potentiel de gain écologie. Chaque site bénéfice en synthèse d’un diagramme en barres représentant graphiquement les différents critères d’évaluation et leur intensité.   

Cette méthode s’inscrit dans un projet plus vaste qui répond à l’article 70 de la loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages qui prévoit que :  "L'Agence française pour la biodiversité réalise, en coordination avec les instances compétentes locales et l'Observatoire des espaces naturels, agricoles et forestiers, un inventaire national afin d'identifier les espaces naturels à fort potentiel de gain écologique appartenant à des personnes morales de droit public et les parcelles en état d'abandon, susceptibles d'être mobilisés pour mettre en œuvre des mesures de compensation". 

Ce travail est destiné à servir de support à la constitution de l’inventaire national afin d’identifier de manière méthodologique et harmonisée un potentiel de gain écologique d’un site terrestre. 

 

 

En élargissant le spectre de l’inventaire national non pas uniquement à la compensation écologique mais à toute opération de restauration écologique, la méthode produite répond à de multiples enjeux : 

  • définir des critères nationaux harmonisés et validés pour évaluer un potentiel de gain écologique pour un site terrestre ; 
  • permettre d’identifier des sites à restaurer écologiquement pertinents en réponse à des besoins réglementaires (compensation écologique) afin de sortir de recherches uniquement axés sur des opportunités foncières ; 
  • constituer un cadre méthodologique pour alimenter l’élaboration de stratégies foncières de territorialisation de la séquence ERC (pré-localisation de foncier à protéger ou à restaurer).

Un travail collaboratif national en lien étroit avec les territoires locaux

couverture du document Ce travail est le fruit de nombreux échanges au sein d’un groupe de travail, alliant recherche et expertise technique, composé des partenaires suivants : Office Français de la Biodiversité (OFB), Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) et le Cerema. 

Afin de tester et d’éprouver les variables construites, et définir les bornes de discrétisation, un lot de 837 sites a été utilisé provenant des partenaires suivants : Conservatoire d’Espaces Naturels d’Occitanie (309), Conservatoire d’Espaces Naturels de l’Isère (87), Conservatoire d’Espaces Naturels des Hauts-de-France (30), Conservatoire d’Espaces Naturels des Pays de la Loire (1), Communauté d’Agglomérations du Grand Angoulême (200), Établissement Public Foncier du Grand-Est (143), Agences des Espaces Verts d’Île de France (54), Caisse des Dépôts et de la Consignation - Biodiversité (14). 

Le Cerema a fortement contribué à ce cadre méthodologique en participant activement aux discussions méthodologiques, à la relecture du document et en assurant le lien territorial avec les acteurs locaux associés, notamment la Communauté d’Agglomération du Grand Angoulême et l’Établissement Public Foncier du Grand-Est (partage de données, test de la méthode, confrontation aux connaissances/expertises locales). 

 

Un cadre national de référence

La notion de potentiel de gain écologique désigne ici la probabilité de pouvoir générer du gain écologique sur un site, par des actions de génie écologique ou par la mise en place de certaines pratiques de gestion. 

L’évaluation s’opère ici grâce à des critères regroupés en deux catégories : 

  • Les caractéristiques intrinsèques du site : surface totale, occupation des sols, pourcentage de surface dégradée, intensité de la dégradation et sources de pression recensées et considérées comme levables ;
  • Les caractéristiques du contexte paysager dans lequel s’insère le site : qualité écologique du paysage (occupation du sol dans un rayon de 1km et 5km), connectivité avec les réservoirs de biodiversité.

Chacun des critères est associé à une ou plusieurs variables numériques. Pour chaque site, la méthode produit une évaluation qualitative du potentiel de gain écologique (nul, faible, moyen, fort) critère par critère (Surface totale, Occupation des sols, Pourcentage de surface dégradée,….. Connectivité). 

Pour chaque site, trois synthèses sont ensuite proposées (voir graphique ci-après) : 

  • Potentiel de gain écologique lié à la qualité écologique du contexte paysager en termes d’occupation du sol et de connectivité (Synthèses de critères – Qualité globale de l’environnement) ;
  • Potentiel de gain écologique lié à la taille du site relativement à la qualité écologique du contexte paysager (Synthèse de critères – Surface du site et qualité globale de son environnement) ;  
  • Potentiel de gain écologique lié à la marge de progrès probable sur le site compte tenu de l’occupation des sols et des pressions levables (Synthèse de critères – Marge de progrès sur le site (occupation des sols et pressions))

 

exemple de graphique présentant les résultats
Exemple de graphique présentant les résultats

 

 

La méthode :