2 janvier 2020
Viaduc Fond Lahaye
groupement Egis/Lavigne Cheron architectes
Véritable défi lancé aux ingénieurs, l’ouvrage, implanté en front de mer entre deux falaises, franchira une brèche d’environ 360m sans appui intermédiaire à une hauteur de 25 mètres environ. Il sera soumis à des conditions d’environnement sévères et des risques naturels élevés (fort risque sismique, vent et houle cycloniques…).

La Collectivité Territoriale de Martinique souhaite désenclaver le Nord Caraïbe grâce à la construction d’un viaduc iconique en traversée de Fond Lahaye. Situé dans un environnement exceptionnel, soumis à de nombreuses contraintes, le projet requiert des compétences pointues et variées.

Le Cerema a remporté l’appel d’offres lancé par la CTM, pour l’assister et la conseiller pendant toutes les phases d’études de ce projet depuis le choix du projet lauréat jusqu’à l’approbation des études de définition. Le large spectre de compétences techniques mobilisées par le Cerema l’a particulièrement séduite. L’équipe en charge du projet comprend en effet des géotechniciens, des hydrauliciens, des spécialistes de l’environnement, de l’acoustique, des projets et de la sécurité routière, et bien sûr des experts dans le calcul et la conception des structures, le génie parasismique, les matériaux...

La CTM a lancé un concours de maîtrise d’oeuvre sur avant-projet et, à l’issue d’une première phase de sélection des candidatures, trois concurrents ont été retenus pour esquisser des solutions.

C’est le groupement Egis/Lavigne Cheron architectes qui a remporté le concours de maitrise d’oeuvre avec un pont suspendu de 380m de long et des pylônes inclinés d’environ 30m de haut implantés en tête de falaise. Le tablier est un caisson métallique de 26m de large qui offre une circulation à 2x2 voies mais aussi une promenade pour les piétons et les cycles en belvédère sur la mer. Le projet prévoit un un dispositif de mise en lumière de l’ouvrage, pour mettre en valeur ce franchissement qui sera oeuvre d’art.

La technique est à l’honneur, avec un ouvrage soumis aux pires cyclones. Des essais en soufflerie seront réalisés sur une maquette de l’ouvrage, afin de mieux appréhender son comportement sous les effets des vents cycloniques et s’assurer des bons dimensionnements. L’appui de spécialistes du Cerema sur la modélisation des effets du vent sur les structures est un atout majeur pour garantir la fiabilité de cet ouvrage.