28 octobre 2022
Infographie de radon sortant du sol
Un projet pilote de science citoyenne sur la prévention du risque radon a été mené avec la participation du Cerema dans le cadre du volet français d'un projet européen. Ce volet portait sur le diagnostic du bâtiment quand des traces de radon ont été détectées et sur les actions de remédiation pour empêcher l'infiltration.

En 2022, le Cerema a participé à un projet pilote en science citoyenne appliquée la gestion du radon dans l'habitat sous la coordination du Centre d'étude sur l'Évaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire (CEPN).

 

Le guide d'autoévaluation en pratique...

Ce projet s'inscrivait au sein des recherches en science citoyenne portées par le projet européen RadoNorm [1] et ce volet français a été conçu spécifiquement pour porter sur les étapes faisant suite à une mesure élevée de radon dans une habitation : diagnostic du bâtiment et remédiation.

maison montrant les points d'entrée du radon en sous-sol
Schéma extrait du guide, montrant les point d'infiltration du radon - JuradBat

Le projet s'est tissé autour du "guide d'auto-évaluation du bâtiment vis-à-vis du risque radon", fruit d'un précédent projet Interreg Franco-Suisse auquel le Cerema avait contribué [2]. Concrètement, cet outil en ligne et interactif permet d'orienter l'utilisateur vers des points de vigilance et des pistes de travaux, en fonction de caractéristiques du bâtiment qu'il est amené à renseigner.

Les 15 et 16 juin, le Cerema a participé, en tant qu'expert technique dans la gestion du radon dans le bâtiment, à deux réunions "science citoyenne" à Vesoul aux côtés d'une équipe pluridisciplinaires constituée par l'École des Hautes Études en Ingénierie et Architecture de Fribourg, le CEPN et la Chargée de mission santé du Pays Vesoul-Val de Saône et avec des citoyens de la région de Vesoul déjà sensibilisés au radon par le biais de campagne radon menées par le Pays.

 

Le retour des citoyens :

L'analyse du retour formalisé de citoyens sur l'outil d'auto-évaluation, collecté auparavant par questionnaire, a été partagée et les discussions ouvertes experts-citoyens ont permis d'aboutir à différentes propositions d'évolution du guide. 

Le protocole de la recherche incluait la réalisation d'au moins un diagnostic sur site chez un participant afin de confronter les démarches et résultats du guide vs. l'expert humain (en l'occurrence : du Cerema). Cette étape qui s'est déroulée en juillet a permis de confirmer que le guide en ligne, si élaboré et collaboratif soit-il, ne pouvait pas se substituer à l'expertise du professionnel.

En effet, l'expert est en capacité d'assumer différents rôles : préconisation de travaux adaptées aux caractéristiques données du bâtiment et éventuellement priorisées, sensibilisation des occupants aux enjeux et apport de réponses personnalisées à leurs questions, en vulgarisant si besoin les aspects technique. Le guide en ligne contribue de son côté à la démarche de sensibilisation et d'information d'un citoyen sur les possibilités de remédiation.

Lors de ces réunions, les échanges, nourris et stimulants, ont également permis d'élaborer une représentation commune des besoins, freins et leviers rencontrés dans le parcours de remédiation suite à une mesure élevée de radon : développement des compétences chez les maîtres d’œuvre et les artisans, mobilisation de financement en l'absence d'aides spécifiques ou encore capacité de la maîtrise d'ouvrage à être sensibilisée et à se saisir du problème en autonomie. Une réunion de finalisation fin juillet a permis à tous de partager et valider les constats et les résultats.

Sur la base de cette expérience, il pourrait être envisagé de participer à un projet de science citoyennes poursuivant celui-ci ou d'en développer un nouveau sur l'un ou l'autre des nombreux aspects de la gestion du radon dans l'habitat.

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[1] Projet destiné à développer les connaissances scientifiques en matière de prévention du risque radon.

[2] Projet JuradBat